Deux des plus grands producteurs d’or brun, la Côte d’Ivoire et le Ghana, entendent unir leurs forces afin de mettre un terme au travail, à la traite et à l’exploitation des enfants dans la filière café-cacao. Du 08 au 12 juillet 2024, le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), présidé par la Première dame Dominique Ouattara, était à Washington DC où elle a discuté des termes d’un nouveau cadre d’action conjoint avec le Département du travail des Etats-Unis d’Amérique (USDOL), le Ghana et l’Industrie internationale du cacao et du chocolat pour renforcer la lutte contre le travail des enfants dans la production du cacao.
Après trois (3) jours d’échange, les parties prenantes se sont engagées à renforcer leur partenariat et à intensifier leurs efforts dans la lutte contre le travail des enfants dans la production du cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. C’est dans cette dynamique que les parties ont pris d’importantes résolutions. Notamment, concentrer leurs actions collaboratives dans les domaines clés tels qu’une éducation de qualité pour les enfants vivant en milieu rural, donner une formation professionnelle aux adolescents en âge légal d’apprentissage, garantir la protection sociale des familles productrices de cacao, assurer des services sociaux de base dans les communautés de cacaoculteurs, améliorer le revenu des producteurs de cacao, permettre l’autonomisation des femmes, etc.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la Côte d’Ivoire et le Ghana affichent ainsi leur engagement à contribuer efficacement à la lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture, un phénomène combattu par les multinationales et les organismes internationaux qui estiment, à raison, que la place des enfants se trouve à l’école et non dans un champ de cacao.
C’est le lieu de féliciter et de saluer l’implication très active de la Première dame Dominique Ouattara qui a pris cette lutte à bras-le-corps en s’investissant dans la direction du CNS. Il n’empêche, un accent particulier devrait être mis sur la sensibilisation afin qu’aucun producteur ne puisse se hasarder à faire travailler des enfants dans un champ de cacao.
Cependant, il y a un distinguo à faire, en Afrique, entre ‘’travail’’ et ‘’travail’’ des enfants dans la cacaoculture. Parce qu’il y a ce qu’on pourrait appeler le ‘’travail naturel’’ des gosses, à savoir, le ramassage des cabosses tombées des plantes de cacao ou le ‘’cabossage’’ ou autres petits travaux légers. Et, parallèlement, il y a ce qui peut apparaitre comme un vrai travail et qui ne devrait pas concerner les enfants. Il s’agit du défrichage, du désherbage, de l’épandage des pesticides ou herbicides, de l’abattage des arbres et autres tâches pouvant requérir de grands efforts physiques. Il s’ensuit qu’il ne faut pas être rigide sur la question en mettant tous ceux qui font intervenir des enfants dans les champs de cacao sur le même pied. Parce que les enfants ont certes leur place à l’école mais ce sont des hommes en devenir qui ont besoin de connaitre les réalités de la vie. Toute chose qui commande qu’ils accompagnent leurs parents dans les champs. Sauf qu’il ne faut pas leur donner à faire des tâches qui dépassent leurs forces. Car, c’est à ce moment qu’interviennent, l’exploitation, la maltraitance et la traite de ces petits êtres dont la fragilité devrait être protégée.
Sercom UDAN